Mon penchant pour la procrastination me pèse vraiment... C'est décidé, demain j'arrête.

jeudi 14 octobre 2010

Politiquement incorrect


Dans mon job, les clients sont souvent des enfants et des ados.
L'un d'eux, pourtant vêtu d'un maillot du SUA L&G me le disait ce mardi : moi je joue au foot, mais au rugby c'est mieux l'ambiance...

C'est entendu, c'est admis, c'est intégré : le rugby c'est bien (le foot c'est caca).

Au rugby, professionnel ou pas, pas question de se la jouer perso, les vedettes se font vite déballonner si elles laissent tomber le collectif, les équipes se forgent dans la solidarité de la sueur et de la douleur... Pas question de laisser tomber les copains ni sur le terrain ni avant ni après.

On ne sert pas d'autre discours aux équipes de jeunes dans mon club préféré, of course.

Alors forcément, comment dire, j'ai un peu de mal à l'avouer : Rupeni Caucaunibuca revient jouer en France et ça me réjouit totalement...

N'étant ni son agent ni son entraîneur, j'ai toujours porté un regard amusé sur ses frasques abondamment relatées dans mes organes de presse favoris. Au stade ou nous en sommes (Toulousain, le Stade, oui je sais c'est facile) une question se pose : qu'est-ce qu'un branleur pareil fait encore dans un sport professionnel ?

Ben il joue.
Et, hem, à la grande confusion des éducateurs de tous bords (au nombre desquels j'ai l'immodestie de  me compter) il joue plutôt mieux que les autres, malgré qu'il soit totalement étranger à la notion de rugby professionnel, de contrat, de diététique, de tout ce que vous voudrez... le type, il est doué pour jouer au rugby, il joue au rugby, il gagne de l'argent comme ça après il rentrera chez lui et puis voilà. Et chez lui je ne sais pas si il est plus gérable que chez nous : il s'est fait virer aussi de l'équipe des Fidji.

Pas intéressant, en gros, (désolé) comme mec.
Mais.
Si j'ai connaissance d'un match visible dans un stade ou à la télé, et si je sais qu'il joue, je suis là.
Dans l'attente (non c'est pas du camping).
Il y a une tension, une excitation quand il est sur le terrain (lui et quelques autres, très rares, des SBW y'en a pas tous les dimanches). La tension, elle est aussi chez les trois-quarts d'en face, il faut bien dire.
Moi, spectateur, j'attends un truc, et ça augmente mon plaisir dans des proportions considérables : Caucau = suspense !

Les courses folles de ce père dodu décidément pas exemplaire l'ont à mes yeux déjà fait entrer dans la légende du rugby, et ses dérapages hors du terrain nous ramènent aux histoires folles des rugbymen fêtards d'avant la télé, la diététique, et les contrats pro avec clauses de résiliation et droit à l'image retouchée.

Dans quelques semaines, c'est sûr, je serai aux Sept-Deniers (si il reste une place) pour applaudir le tas de saindoux le plus rapide du monde.













(image trouvée sur le site du figaro, illustrant la victoire d'Agen sur le LOU pour la remontée en top 14)